Pause déjeuner entre collègues : 5 règles pour limiter le risque de contamination

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Pour manger protégés, mangeons isolés ? Dans l'idéal, il le faudrait oui, pour ne prendre aucun risque et n'en faire courir à personne d'autre. Sauf qu'on y laisserait sa santé mentale au passage. Alors comment s’adapter et continuer de déjeuner avec ses collègues en toute sécurité ? Certaines règles sont désormais à intégrer. Alexis Hautemaniere, infectiologue au Centre hospitalier Avranches-Granville, les détaille. «Le risque de contamination est plus élevé en milieu clos qu’en milieu ouvert», lance d'emblée l’infectiologue. Alors tant que la météo le permet, mieux vaut donc privilégier l’extérieur… tout en respectant les gestes barrières (bien laver ses mains et maintenir une distance physique d'un mètre minimum). «Il faut avant tout éviter les regroupements. Si on déjeune en groupe à 10 centimètres les uns des autres, en intérieur ou en extérieur, le risque reste élevé», poursuit le médecin. D’ici les prochains mois et l’arrivée de l’automne et de l’hiver, manger en extérieur va devenir plus compliqué. Pour les déjeuners en lieu clos, le plus raisonnable, selon le médecin, serait de déjeuner seul. Mais pour remédier à cette triste recommandation, Alexis Hautemaniere livre deux conseils. D'abord, limiter le nombre de convives à 2 ou 3 personnes. Et si ce n'est pas possible, éviter le face-à-face : «Il vaut mieux manger côte à côte et à un mètre de distance, voire dos à dos, même si c’est bien moins agréable». Pour éviter la brochette de collègues, le placement en quinconce peut également être une solution, tout en maintenant la distance nécessaire. On évite aussi de rester le longtemps sur place. «Ce virus nous permet de réapprendre les notions d’hygiène de base, que l’on avait largement perdues», commente l'infectiologue. Il faut se laver les mains régulièrement dans la journée, et surtout avant de manger. Si on touche son téléphone, on se nettoie les mains à nouveau, le principe étant de limiter au maximum la transmission des bactéries et virus. En plus de l’hygiène des mains, il est impératif de désinfecter le lieu du déjeuner dès qu’on arrive sur place, à l’aide d’eau et de savon ou de lingettes antibactériennes. Que faire de la protection pendant le repas ? Par définition, un masque jetable ne s’utilise qu’une fois (pendant quatre heures maximum), et doit donc aller directement à la poubelle une fois usagé. Idem pour le masque en tissu, il faut le changer après le repas, et dans l’idéal deux à trois fois par jour. Pendant qu’on ne l’a pas sur le visage, on le place dans une petite pochette en plastique pour ne pas contaminer le reste de ses affaires dans son sac. Attention, il est inutile de le garder et de l'abaisser à chaque bouchée. Tripoter son masque augmente le risque de s’infecter. Finalement, la meilleure solution reste encore de profiter de ses plats faits maison. «C’est ce qui permettra de maîtriser l’exposition au virus au maximum», poursuit l’infectiologue. Sa durée de survie dépend de la matière : quelques heures sur le papier, deux trois jours sur le tissu et jusqu’à neuf jours sur le plastique. Ainsi, en apportant son repas, on connait l’origine des produits et des contenants, et on diminue son exposition. Dans le cas où l'on prend à emporter, il reste possible de désinfecter sa barquette de nourriture après l'achat. Quid du contenu ? Quelle température privilégier ? Selon le médecin, il est plus sûr de miser sur du chaud, ou des plats à réchauffer, même si la saison est encore aux recettes fraîches et légères. On sait que le virus ne supporte pas une température à plus de 60 degrés, donc un passage au micro-ondes (propre évidemment) évitera la prolifération des bactéries.
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